Vayakel

 

(Exode 35:1 – 38:20)

 

  • Le Shabbat un avant goût du « Holam Haba » (Monde a venir)

 


« Pendant six jours on se livrera au travail, mais au septième jour vous aurez une solennité sainte, repos complet en l’honneur de L’Éternel: quiconque y accomplira un travail mourra. Vous n’allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbat. » (Ex.35:2)

 

LE « MISHKAN » COMME PROTOTYPE

 

Notre Parasha traite de la construction du « Mishkan » (Tabernacle) mais celle-ci débute par le rappel que la sainteté du temps précède la sainteté de l’espace.
Que la sainteté du Shabbat passe avant la sainteté de la construction du « Mishkan ».
Le Talmud a recours à un modèle exemplaire pour passer en revue les actions interdites le Shabbat, celui de la construction du « Mishkan ». Tous les travaux qui nécessitaient son élaboration ont servi de modèle, ils constituent la base d’où sont tirés les trente-neuf travaux interdits le Shabbat.
La défense d’allumer du feu est considérée par le Talmud comme devant servir de prototype pour l’ensemble des trente-neuf travaux interdits; en effet l’exemple donné par la Thora présente toutes les caractéristiques communes à ces travaux.
L’allumage du feu est œuvre humaine créatrice: elle sert un but ultime, recherché par celui qui fait l’action. Quelque chose de neuf et de constructif, de préalablement inexistant, résulte du geste humain. Par contre, l’effort physique qui n’entraîne que la fatigue (déplacer un sac de farine de la cave au grenier) ne constitue pas une œuvre créatrice.

 

LA CESSATION DE LA CRÉATION

 

Étymologiquement, Shabbat signifie « cesser ». C’est qu’il s’agit du temps de la cessation: on s’abstient de tout travail ou activité créatrice.
Le cycle de la semaine est une sorte de retour aux sept jours de la création.
Tout comme le monde a traversé six étapes les six jours de la création, toutes les activités créatrices de l’homme dans le monde physique doivent être accomplies dans la limite des six jours de la semaine.

Quant au septième jour, le jour du Shabbat, ce n’est pas seulement un jour de la semaine, c’est lui qui récapitule la semaine et lui donne sa signification.
Créé à l’image de D-ieu, le juif imite ainsi son créateur: il traverse le cycle d’action sur le monde physique puis de retrait qui caractérise la création, pour retrouver son intériorité, s’élever et parvenir à la sainteté.

Les actes de la semaine sont consacrés aux actes créateurs, la fonction de l’homme pendant la semaine c’est de faire le « Tikoun » du monde, de corriger le monde physique, par son travail et ses actions; et dans le domaine du spirituel de le perfectionner en accomplissant des « Mitsvot ».

 

RETOUR A SA SOURCE

 

Le Shabbat, le jour du repos. il s’agit de revenir en soi-même en cessant de construire le monde physique. On doit cesser d’agir sur le monde extérieur pour intérioriser son action sous les espèces de la sainteté.
L’homme apprend à faire abstraction de sa propre personnalité pour s’ouvrir au flux de la sainteté.
La quintessence du Shabbat, c’est la capacité qu’a l’homme de faire le vide en soi pour se laisser envahir par le flux de la sainteté suprême.
Le Shabbat comporte une double idée: s’abstenir de « créer » dans le monde physique, d’une part et, de l’autre, achever sa propre création spirituelle.

Ce jour-la, le Shabbat , on doit être seulement disponible pour la récapitulation de toutes les choses que l’on a acquises durant la semaine et tenter de les élever spirituellement, consciemment ou non, vers l’harmonie et la plénitude.
Le Shabbat est donc le couronnement de la semaine; lorsque l’homme fait le bilan de ses réalisations matérielles et spirituelles, il n’a qu’à s’en réjouir et à les porter plus haut pour se préparer à vivre la nouvelle semaine de la même façon mais à un degré plus élevé.

D’un coté, les jours de la semaine préparent matériellement la Shabbat. D’un autre coté le Shabbat est, à son tour, source d’abondance pour tous les jours de la semaine qui le suivent.
Se rendre entièrement disponible pour le Shabbat ne consiste pas a être inactif: c’est s’ouvrir à l’influence des mondes supérieurs et y puiser de la force pour tous les jours de la semaine qui suit.

 

UN AVANT-GOUT DU « HOLAM HABA »

 

Le shabbat est un avant-gout du « Holam Haba » (Monde a venir) nous disent nos maitres; donc si nous voulons trouver l’itinéraire qui mène au « Holam Haba », objectif suprême de tous nos efforts, c’est dans le Shabbat que nous pouvons le trouver.

Lorsque vient le Shabbat, nous devons nous sentir comme s’il ne nous restait plus rien à faire; l’ordre du profane s’enfonce dans l’insignifiance en comparaison avec l’extraordinaire sainteté du Shabbat.
Car le « Khol » (profane) ne constitue, en définitive, qu’un moyen destiné à une fin. Tandis que le Shabbat est une fin en soi, comme étant le but spirituel de toute la création.

Le Shabbat nous procure un sentiment de proximité avec D-ieu.
Il se situe donc au-delà du temps. Plus une personne savoure l’essence du Shabbat, plus elle est apte a transcender les limites du quotidien.
C’est cela l’héritage sans limites que l’on promet à celui qui prend plaisir au Shabbat. Et c’est ainsi que va se forger un autre lien avec le « Holam Haba ».

Le Shabbat exprime la relation spécifique qui unit D-ieu et Israël. Comme l’a dit D-ieu lui même, « c’est un signe entre nous que moi, l’Éternel, je vous sanctifie. » (Ex.31:13) Il y a quelque chose de secret et de personnel dans cette relation. Elle est « la récompense pour l’observation du Shabbat ».

Basé sur: La voix de la Thora de Elie Munk.
La rose au treize pétales et introduction au Talmud de Aldin Steintsaltz;
Mi-htav Me-Eliahou Dessler;

#shabbat éternel #construction mishkan  #cesser action  #cycle du temps jours semaine #monde physique #Holam Haba #shabbat

Vav Linking letter, the six directions, inversion.