Chemini

(Lévitique 9:1 – 11:47)

  • le feu divin


« Les fils d’Aaron, Nadav et Avihou, prenant chacun leur encensoir, y mirent du feu, sur lequel ils jetèrent de l’encens, et apportèrent devant le Seigneur un feu profane qu’Il ne leur avait pas commandé. Et un feu s’élança devant le Seigneur et les dévora, et ils moururent devant le Seigneur. » (Lev.10:1) Notre Parasha a deux sujets marquants le premier, c’est ce feu divin qui dévore Nadav et Avihou, et le second c’est toutes les lois relatives a la cacherout, pourquoi D-ieu a t’Il choisi de mettre ces deux sujets qui de premier abord n’ont rien de commun dans une seule et même Parasha?

 

LE PARDES

Nadav et Avihou n’étaient pas des novices, ils avaient reçu l’avertissement solennel de « ne pas se précipiter vers l’Éternel pour voir » c’est a dire chercher a percer le mystère de la divinité. Cet avertissement prévoyait la peine de mort en cas d’infraction; de plus ceci avait été spécialement répété a l’intention « des « Cohanim » (Prêtres) qui s’approchent de l’Éternel » (Ex.19:22). Et malgré ces avertissements ils s’approchèrent de trop de l’Éternel et ceci causa leur mort.

Le Midrach Rabba nous dit qu’ils allèrent jusqu’à s’enhardir a pénétrer dans le Saint des Saints, (entrée autorisé qu’une fois dans l’année par le « Kohen Gadol » seul) ils s’y rendirent pour avoir une vision plus claire de la « Chekhina » (présence divine).
En fait il est peu probable qu’ils aient commis un tel sacrilège, ce que le Midrach veut nous suggérer c’est que: Nadav et Avihou furent, avec Adam et Noé, au nombre des personnages bibliques qui « pénétrèrent dans le « Pardes » (jardin); « PaRDeS » c’est les « RacheTevot » (acrostiche) de « Pshat » (Simple) « Remez » (Allusif) « Drash » (Herméneutique) « Sod » ( Mystique).
A l’instar de Noé, ils avaient été « ivres » de connaissance de D-ieu. Ils ont gouté au vin sacré c’est a dire au « Sod » (secret). (« Yain » vin et « Sod » ont la même valeur numérique de 70.)

Ils n’ont certainement pas par inadvertance apporté ce feu profane provenant d’un poêle (ordinaire) au lieu du feu sacré de l’autel .
Qu’est-ce qui a poussé Nadad et Abihou a pénétrer dans le « Pardes »? Que cherchaient-ils a accomplir? 

LA DUALITÉ A L’ORIGINE DU MAL

Avant la création du monde D-ieu seul existait, l’unité totale régnait. Tous les aspects potentiels de la création étaient complètement intégrés a D-ieu. Au moment ou D-ieu transforma la virtualité du monde a sa réalité, la dualité prit racine et engendra ainsi la création de concepts tels que la pureté et le libre arbitre, avant on ne pouvait même pas parler du concept de pureté, car par définition, la pureté ne peut exister que lorsqu’il y a aussi impureté.
Le rôle que devait jouer cette pureté était de servir de pont entre l’unité de D-ieu, Sa sainteté, de laquelle la pureté est proche.

Bien qu’au moment de la création le mal n’ait pas existé, la simple existence de la pureté et du libre arbitre impliquait la possibilité d’une chute éventuelle de la sainteté dans le domaine du mal et de l’impur.
Le mal et l’impureté proviennent donc de la séparation de l’unicité.

L’impureté et le mal sont tous des résultats de « l’après création ». Auparavant D-ieu et l’univers qu’Il était sur le point de créer, étaient pour ainsi dire unifiés.
Après la création, le Un et Sa création apparaissent comme séparés, comme deux entités distinctes.
C’est cette illusion de la séparation de l’unité, « l’après création » qui donna naissance au mensonge, a l’impureté et a la dualité tels que nous le voyons dans notre monde. 

RÉALITÉ ILLUSOIRE

L’inauguration du Sanctuaire et la manifestation de la présence divine au milieu du peuple devaient rétablir l’état initial qui avait règne au Paradis, a l’époque de la création ou la « Chekhina » résidait parmi les créatures.
C’est la raison pour laquelle Nadav et Avihou choisirent ce moment précis pour apporter un feu profane et essayèrent de l’unifier avec le feu sacré, afin par la même de réunifier l’univers et ainsi passer directement a la dernière étape celle dont nous parle le prophète Zacharie: l’Éternel « fera disparaître l’esprit d’impureté sur la terre » (Zac.13:2).

Ainsi, même après la création, après que D-ieu ait crée la réalité physique, il est encore possible de tout faire retourner au niveau antérieur d’unité, celui de « l’avant-création » ou tout était uni avec D-ieu, ou tout était Un

En réalité grâce a la providence divine, la création même après être passée du potentiel a l’actuel reste unie a son Créateur.
La séparation de la création en deux catégories « avant » et « après » n’est qu’une illusion nécessaire. La vérité profonde est que tout reste attaché a sa Source, qu’il n’existe pas de réalité en dehors de D-ieu. 

LA NÉCESSITÉ DU LIBRE ARBITRE

Le libre arbitre: l’aptitude a savoir choisir entre le pur et l’impur, le bien et le mal est une partie essentielle de la création. Nos sages sont allés jusqu’à dire que tous les univers que D-ieu a façonnés, avaient pour seul but de donner le libre arbitre a l’homme dans le contexte des réalités de ce monde.

Au moment ou D-ieu créa l’univers, la dualité s’y enracina. C’est cette dualité, l’unicité de D-ieu d’une part et l’existence d’une création physique de l’autre, qui a engendre le libre arbitre. Cette dualité était nécessaire a D-ieu pour ainsi dire, afin de véhiculer Sa bonté dans l’univers.

En fait la raison d’être de toute la création était de servir l’homme dans sa recherche de la perfection, qui l’amènera en fin de compte a s’intégrer dans l’unité de D-ieu.
L’homme quant a lui, doit atteindre son but dans ce monde, ce but c’est de connaître le Créateur en appréciant Sa bonté, en s’efforçant de son mieux de ramener « l’après création » a ce niveau d’intégration avec D-ieu qu’elle avait avant la création.
Cet « arrangement » doit durer jusqu’au monde futur. En ce temps-la, D-ieu ramènera toute la création a sa source, et chaque homme recevra son lot de bonté en fonction de son attachement aux commandements durant sa vie, ceci par le biais de son libre arbitre. 

UN « TIKOUN » A LA SOURCE

Par l’intermédiaire des commandements tels que ceux des règles de cacherout, le juif s’efforce de ramener toute la création a sa Source … en l’élevant et en la ramenant a son envoyé, non seulement il unit la création au Créateur, mais en accomplissant cette tache, il se trouve lui-même intègré dans l’unicité de Celui qui l’a chargé de cette mission.

Nadav et Avihou cherchaient a percer le secret de la création, en voulant associer le feu profane au feu sacré, ils voulaient amener la perfection dans l’univers.
Ils espéraient faire revenir la création entière au niveau de l’unicité qu’elle avait a l’origine, avant « l’alliance de feu ». Cette alliance qui engendra notre monde.
En effet au cœur du mot « Ber-Esh-It » (premier mot de la Thora) il y a le mot « Ech » (feu), le reste des lettres composent le mot « Berit » (Alliance).

Ils cherchaient a faire le « Tikoun » (la réparation) la précisément ou commençait l’illusion de la dualité du pur et de l’impur, a la source de la création, dans le paradoxe que D-ieu avait crée, pour donner a l’homme la possibilité d’exercer son libre arbitre.
Plutôt que de ramener « l’après création » au stade du « début de la création » et d’attendre ensuite que D-ieu Lui-même réunisse tout a « l’avant création », ils désirèrent le « Tikoun » immédiatement, sans délai.

UN TROP BRÛLANT AMOUR

Ils regardèrent et moururent. Leurs âmes se sont attachées aux niveaux les plus sublimes. Quand ils contemplèrent la lumière radieuse, leur âme se détachèrent de tout contact physique « goûtant le charme du repos » Elles n’exprimèrent plus aucun désir de redescendre dans ce monde et de revenir dans leur corps; ils perdirent tout intérêt et tout désir, de retourner a la dualité et a l’illusion de ce monde. Ils ne voulaient plus que leur libre arbitre choisisse entre le bien et le mal, le pur et l’impur.

En regardant ils allèrent au-delà de leur limites et désirèrent ce qui était hors d’atteinte.
Le désir passionné et l’aspiration qu’ils éprouvèrent pour D-ieu, les poussa trop loin. Le rejet total de l’illusion, le refus d’avoir recours a l’exercice du libre arbitre, les intégrèrent totalement dans l’unicité de D-ieu. Et même si on peut l’envier, cette action d’union avec le Créateur était prématurée, la création dont ils avaient l’intention de faire le « Tikoun » ne s’en trouva pas pour autant améliorée.
Ce fut la leur erreur. D-ieu désire assurément que l’univers atteigne son stade de perfection et s’unisse a Lui. Il désire que l’homme s’attache a Lui de toutes les fibres de son être, mais pas au prix de l’existence du monde, ou même de l’enveloppe corporelle de l’être humain vivant dans un monde matériel. 

MANGER CACHER RÉUNIFIÉ LA CRÉATION A SON CRÉATEUR

L’homme doit continuer a faire partie de cette réalité physique, il doit atteindre son but dans ce monde, l’esprit doit continuer a vivre avec la matière. L’aspiration ardente de l’union totale avec D-ieu ne doit pas refouler la dualité, jusqu’au jour ou D-ieu Lui-même rappellera les âmes a leur Source.

La voie que nous enseigne la Thora par les règles de cacherout qui suivent cet épisode c’est qu’en utilisant son libre arbitre dans les choix face a ses besoins quotidiens tel que celui de se nourrir, l’homme peut devenir un associé actif de D-ieu pour ramener l’univers a son degré de perfection.
L’homme a la liberté de chercher la vérité et de voir au-delà de l’illusion, ou de fermer les yeux devant sa mission oubliant par la la raison pour laquelle il a été crée.
Ce n’est pas seulement l’œuvre des « Tsadikim » (Justes). Chacun de nous, selon son niveau spirituel, a la possibilité d’utiliser son libre arbitre pour élever tout ce qui se trouve autour de lui ainsi que soi-même. En appliquant avec foi les ordonnances divines nous sommes en mesure d’améliorer le monde en nous éloignant de l’impureté.

Basé sur: La voix de la Thora de Elie Munk.
« Mayim » d’un enseignement de Rabbi Na’hman de Breslev.

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Tav End and perfection, complete, perfect, extremity, goal. Desire, limits surpassing, ascension to the sky.