Mattot – Masse
(Nombres 30:2 – 36:13)
- Israël et sa terre
CE QUI EMPÊCHE DE MONTER EN ISRAËL
Notre Parasha relate que les enfants de Ruben et ceux de Gad s’adressent a Moise et lui disent: « Ne nous fais pas traverser le Jourdain. » (Nom.32:5)
Ces deux tribus sont les premiers des enfants d’Israël qui rejettent la Terre sainte et ne veulent pas s’y installer, et ceci au moment ou elle se trouve a portée de leur main!
Et la seule raison pour laquelle ils refusent c’est qu’ils sont riches et possèdent de nombreux troupeaux.
Pendant les quarante années de pérégrinations, les enfants d’Israël ont rêvé de cette terre promise et ceux-là arrivés a l’orée du pays, refusent de s’y installer!
Pour eux l’amour de l’argent passe avant l’amour du pays!
La valeur marchande des troupeaux a été pour eux l’élément primordial guidant leur décision et dictant leur attitude a l’égard de la Terre sainte.
C’est l’argent qui commandait ces hommes et non le contraire et ceci a un moment important et unique de notre histoire!
Qu’importe la Terre sainte puis qu’ici il y a tout ce qu’il faut pour les animaux, même s’il nous manque les valeurs spirituelles de la Terre promise et que nos enfants risquent de pâtir de cet isolement.
« Nous voulons construire ici des parcs a brebis pour notre bétail et des villes pour nos enfants. » (Nom.32:16)
Remarquons que dans leur esprit, leurs troupeaux ont priorité sur leurs enfants: ils s’occupent de mettre a l’abri d’abord leurs troupeaux et ensuite seulement leurs enfants.
Que leur importe que leurs enfants, demain, s’assimilent aux habitants du pays et oublient leurs origines…
Ils ne pensent qu’a leurs animaux qui sont leur richesse: pourvu que ceux-ci prolifèrent!.
LE LIEN PARTICULIER ENTRE ISRAËL ET SA TERRE
De même qu’une vigne ne peut fructifier que sur un sol qui lui convient, grâce a une culture appropriée, de même le caractère particulier du peuple juif ne peut s’exprimer pleinement que sur le sol d’Israël; de plus, de même que la culture améliore la vigne, les règles particulières relatives a la Terre sainte fertilisent le sol sacré…
Il est a noter que lorsque l’on veut délimiter la terre ou vivent les juifs d’avec celle ou vivent les arabes, cette limite s’appelle la ligne verte, pourquoi? parce que lorsque l’on survole le pays en avion, on voit clairement d’un coté (juif) la verdure due aux cultures et de l’autre coté, le désert.
Certes les habitants de cette terre ne nous la délivrent pas sans réticences, il a fallu que nos ancêtres fassent la guerre pour l’obtenir.
D’après notre tradition, cette terre était celle d’Adam, et c’est la qu’il est mort.
A propos de cette terre, se sont disputes Abel et Caïn, car ils savaient que l’étincelle divine serait l’apanage de celui qui la posséderait.
Apres que Caïn eut tué Abel, il dut fuir la terre, comme il est dit: « Caïn se retira de devant l’Éternel » (Gen.4:16)
Puis Seth, qui, lui aussi, ressemblait a Adam hérita de la terre a la place d’Abel, comme il est dit: « D-ieu m’a accorde une nouvelle postérité a la place d’Abel » (Gen.4:25).
Ce pays a été la pomme de discorde entre Isaac et Ismaël, puis Jacob et Esaü, et c’est avec Isaac et Jacob que fut conclue l’alliance divine et a eux que fut promise la Terre.
Si Abraham dut quitter le lieu ou il était né et se rendre sur l’ordre divin, en la Terre de Canaan, c’est parce que, a la suite d’efforts personnels, il avait mérite que l’étincelle divine reposât sur lui.
Il était donc nécessaire de lui faire habiter la Terre sainte, car ce n’est que la qu’il pourrait devenir absolument parfait.
Ainsi agit un cultivateur qui découvre dans le désert un arbre dont le fruit lui plaît, il le transfère en un champ cultivé.
En ce lieu, l’arbre se développera mieux, et les conditions seront ainsi créés pour que, perdant son caractère sauvage, il devienne un arbre bien soigné.
LA SAINTETÉ DE LA TERRE D’ISRAËL
De cette Terre, il est dit qu’elle se trouve devant l’Éternel, car l’Écriture nous apprend que: « c’est un pays sur lequel veille l’Éternel, ton D-ieu, et qui est constamment sous l’oeil de l’Éternel. » (Deut.11:12)
C’est du fait de cette action directe de la Providence que nos sages disent que « L’air du sol d’Israël rend sage ».
Objectivement, extérieurement, ce pays ne semble en rien différent des autres pays; cependant, celui qui croit dans le caractère sacré de la Terre saura discerner la différence.
Ce n’est qu’en habitant ce pays que l’on peut concevoir l’action de la Providence.
L’homme qui veut être pleinement juif, c’est a dire gravir l’échelle des valeurs morales, ne parviendra a ce résultat que grâce a la Terre sainte.
Certains pensent vouloir réellement venir en Israël, mais a condition que leur niveau de vie reste inchangé.
S’il ne sont pas prêts a faire face a d’éventuels sacrifices matériels, cela prouve que leur intention n’est que superficielle, car celui qui aspire effectivement a y venir sera prêt a tout laisser derrière lui, et n’avoir comme bagage que sa « Emouna » (Confiance en D-ieu).
Apparemment, on a l’impression que rien ne distingue ce pays des autres pays, mais, en réalité, ce sol est extrêmement sacré, et il s’agit d’une sainteté de première importance.
Heureux l’homme qui a le mérite de marcher sur ce sol, ne fut-ce quatre coudées.
Basé sur: Torat Khaim par le Rabbin Jean Schwarz.
le Kouzari de Judah Ha-Levi.
Rabbi Na’hmane de Breslav Extrait des écrits.
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