Nasso

(Nombres 4:21 – 7:89)  
  • Une femme adultère, et un mari qui dort

Notre Parasha traite de la cérémonie des eaux amères instituée en guise de jugement Divin, a la femme soupçonnée d’adultère par son mari jaloux.
Le but est de savoir si c’est un esprit de jalousie sans fondement qui s’est emparé du mari ; ou si la femme a effectivement été déshonorée. 

 

LA FEMME

Le prêtre prenait de la poussière se trouvant sur le sol du « Tabernacle » (Temple) et il la mélangeait a de l’eau.
Après que la femme eut prêté serment de son innocence; le prêtre proférait cette malédiction. (Si tu es innocente sois épargnée sinon): « Que l’Éternel fasse dépérir ton flanc et gonfler ton ventre; et que ces eaux de malédiction s’introduisent dans tes entrailles, pour faire gonfler ton ventre et dépérir le flanc » (Nom.4:22) et la femme répondait deux fois Amen. Le prêtre écrivait ces malédictions sur un parchemin et les effaçait dans les eaux amères.
Sur ce parchemin était écrit le nom divin une fois a l’endroit et une fois a l’envers.
Celle-ci buvait le breuvage de malédiction, et si elle avait trahi son époux, le nom divin écris a l’envers prenait effet et ces malédictions devenaient effectives; elle se mettait a dépérir et ses yeux a saillir, et ceux qui l’observaient s’écriaient: ‘vite ! sortez-la d’ici, afin qu’elle ne souille pas le temple.’

Si elle était innocente c’était le nom écrit a l’endroit qui devenait effectif, et les eaux amères devenaient douces et purifiaient le corps de la femme de manière qu’elle put devenir enceinte et enfanter sans douleurs.

Maimonide indique: A la même heure que la femme adultère, meurt aussi l’amant en quelque lieu qu’il se trouve, et sa mort présente les mêmes symptômes que celle de la femme. 

 

LE MARI

Mais tout cela ne joue que si le mari n’a jamais eu de cohabitation interdite: en cas contraire, les eaux amères n’ont aucun effet.
Si le mari a commis une telle transgression et fait néanmoins boire a sa femme les eaux amères, il ajoute encore a sa faute un pêché supplémentaire en laissant effacer le Nom sacré en vain et tourner en dérision la procédure des eaux, puisque sa femme pourra se vanter devant les autres de s’être livrée a la débauche sans que les eaux l’aient décèle, alors que c’est du fait de la conduite du mari que ces eaux n’ont pas agi.

Na’hmanide remarque que les eaux amères n’agissent sur la femme que si son mari est net de toute faute, et non en cas contraire; être net signifie normalement qu’il n’a pas eu de rapports avec elle depuis que la jalousie s’est emparée de lui et qu’il a formellement soupçonnée sa femme.
Mais certains expliquent qu’il suffit que le mari ait eu des rapports illégaux a n’importe quel moment de sa vie pour que les eaux n’aient plus d’effet; et il ressort de la « Halakha » (loi codée) que, même si ce sont ses fils ou ses filles qui se sont rendus coupables d’inconduite sans qu’il les en ait empêchés, elles n’ont plus d’effet.
Pour tout homme qui a eu des rapports intimes en dehors du mariage les eaux amères ne peuvent plus agir sur sa femme.

 

LE COUPLE, CLEF DU MONDE A VENIR

Après ces commentaires de nos maîtres nous pouvons comprendre que si l’homme n’est pas parfait dans sa moralité, il est considèré comme responsable de la déchéance des mœurs de sa femme, non seulement elle ne sera pas punie mais de plus lui sera considèré comme un pêcheur.

Adam l’homme parfait se composait de deux parties: une partie mâle (face) et une partie femelle (dos). La partie mâle domine sur « Khokhma » (l’intelligence) et la partie femelle sur la « Bina » (intuition) Le monde actuel, visible et concret est essentiellement le monde de l’homme. Le monde a venir cache que nous ne pouvons que deviner et imaginer est celui de la femme.
Le dévoilement du monde a venir est étroitement lié au dévoilement de la véritable dimension de la femme.
Cela signifie que notre relation a notre femme est étroitement liée au monde a venir, c’est au cœur de cette relation que se construit ou non le monde a venir, tout ne dépend que d’une seule et unique chose: la réussite véritable du couple.

L’homme étant essentiellement la force de ce monde-ci, s’il se sent supérieur a sa femme, il considérera de la même manière ce monde comme étant l’essentiel et le monde a venir accessoire. Plus il méconnait et déconsidère la femme, plus il s’éloigne de sa véritable perfection et s’enferme dans l’étroitesse de ce monde. En tournant le dos a sa femme, il détourne son regard du monde a venir.

Si l’homme et la femme sont méritants, enseigne le »Midrach » alors ils héritent des deux mondes. Mais s’ils fautent et se tournent le dos, alors ils perdent les deux mondes.

 

LA FAUTE D’ADAM

Si la femme s’est laissée attirer dans le pêché, c’est souvent parce qu’elle n’a pas trouvé dans son mari l’aide dont elle avait besoin, une personne capable de l’écouter et de la comprendre.

Nous savons en effet que c’est la femme qui fut la première a fauter. C’est elle qui succomba a la séduction du serpent et entraîna son mari dans sa faute. Pourtant dans toute la littérature biblique et talmudique il est sans cesse fait mention de la faute de l’homme et jamais de celle de la femme.
La première faute de l’histoire s’appelle la faute du premier homme. La Thora nous dévoile ici, la responsabilité qu’endosse celui qui laisse sa femme seule et incomprise, il est extraordinaire de constater que la première erreur qui entraîna l’humanité dans sa chute fut un manque de dialogue et de compréhension entre l’homme et la femme.

Le « Midrach » demande Mais ou était l’homme au moment ou Ève a fauté ? et il répond: Il dormait après s’être uni a elle ! L’homme s’était servi de sa femme, il n’avait plus besoin d’elle, il dormait pendant ce temps, elle, plus seule, plus isolée que jamais ne sut résister aux pièges du mensonge. De la nous pouvons conclure que chaque femme qui faute a en face d’elle un homme qui dort !
Aussi, la femme est la première a avoir fauté, l’homme lui est a l’origine de la faute. C’est son absence qui a affaibli la femme. La Thora, en le condamnant, et lui faisant porter principalement la faute, lui révèle son extrême responsabilité.

Basé sur: La voix de la Thora du Rav Elie Munk.
Le véritable visage de la femme juive du Rav Haim Dynovitz

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Mem Questioning, water, wave, the spring and origin, the mother, the open or closed womb (Mem Sofit)