Michpatim
(Exode 21:1 – 24:18)
- La raison profonde des « Mitsvot »
LES « MICHPATIM » et « LES KHOUKIM »
Les préceptes promulgués sur le Mont Sinaï ont été explicités et détaillés dans les 613 « Mitsvot » (commandements) celle-ci fixent les rapports entre l’homme et ses semblables, d’une part, et entre les juifs et D-ieu, d’autre part; les unes portent le nom de « Michpatim », qui a donné le nom a notre Parasha; et les autres ce sont les « Khoukim ».
Les « Michpatim » sont les lois que nous comprenons généralement sans trop de difficultés, car elles régissent les règles de la société et notre rapport avec le monde environnant.Quant aux « Khoukim » elles régissent les rapports de l’homme avec D-ieu elles conduisent l’homme à respecter l’ordre du monde issu de D-ieu. Ces règles sont beaucoup moins évidentes que les précédentes et c’est à celle-ci que s’attaquera le « Yetser HaRa » (mauvais penchant), et les opposants à la foi juive.
LA COMPRÉHENSION DES « MITSVOT »
Le premier point a poser c’est que l’observance par l’homme des commandements n’est pas fondée sur la raison, car l’obligation de s’y soumettre n’est pas liée a son consentement.
La croyance en l’origine divine de la Thora est le principe fondamental du judaïsme, sur cette base il ne nous reste plus qu’a accepter le joug des préceptes divins, même si nous n’en comprenons pas le sens, comme un enfant mange du pain, sans savoir comment on le cuit.
La Thora a parfois expliqué les motifs de certaines « Mitsvot », mais elle n’a pas exposé toutes ses raisons, et s’est souvent contentée d’allusions; car les « Mitsvot » ont de multiples raisons, comme les membres ont de multiples fonctions.
LA « CACHROUTE »
Un exemple de « Khoukim » que nous trouvons dans notre parasha, c’est par exemple l’interdiction de cuire le chevreau dans le lait de sa mère. De ce commandement découlent une grande partie des lois de la « cachroute » (lois alimentaires).
Les interdictions alimentaires n’ont rien avoir avec des considérations d’ordre hygiénique, car si tel était le but de la Thora, elle se situerait au même niveau qu’un petit traité de médecine.
Je peux certes dire que le fait, d’utiliser le lait destiné a faire vivre l’animal pour le faire cuire, c’est faire violence aux lois de la nature. Mais chercher une motivation dans la « Mitsvah » en lui octroyant une forme spécifique, en réalité la limite et l’étiole. En outre, quand il me semble comprendre la signification de la « Mitsvah » et que de ce fait je suis motivé pour l’accomplir parce que j’en comprends le sens et la portée, en cela je manque de naturel ; et plus grave encore, je suis prêt à la chute: car il peut arriver un moment ou les choses seront en contradiction avec la conception que j’en ai, ou une situation pourra se présenter, qui contredira la structure spécifique que j’avais accordée a la « Mitsvah ». Qu’arrivera-t-il alors. ?
LA TABLE: « LE MICHKAN » (l’autel)
La conception du judaïsme en ce qui concerne la nourriture, est qu’elle n’est pas uniquement une nécessité vitale suscitée par l’instinct de conservation. C’est aussi et avant tout un processus qui consiste à élever les manifestations primaires de la vie à un niveau supérieur: du minéral au végétal élève ensuite au niveau animal et finalement au niveau de l’homme.
Les rabbins du Talmud ont affirmé que « la table de l’homme ressemble à l’autel » (Brakhot 15 a) autrement dit le seul fait de manger ressemble encore qu’imparfaitement, au rituel du Temple qui consistait à élever les énergies du monde matériel vers le monde de la sainteté.
La minutie des lois alimentaires a pour ultime fondement cette conception: manger est d’avantage qu’un acte utilitaire, c’est un rituel qui consiste a élever la matière; et ce processus doit obéir à de multiples exigences pour réussir.
Respecter ces lois permet de réaliser un « Tikoun » (« réparation-élévation ») correct de la matière. Alors qu’en consommant des aliments impurs ou improprement mélangés, non seulement on manque le « Tikoun » mais de plus, l’homme, au lieu d’élever la matière l’abaisse ; et en l’abaissant l’homme lui aussi tombe plus bas.
LES « MITSVOT » « TIKOUN » DU MONDE
Enfreindre une loi alimentaire constitue une fusion avec le monde du mal ; mais c’est également une atteinte au réseau de relations qui unissent le corps et l’âme. Il ne s’agit pas ici de rapports physiques ou intellectuels, mais des possibilités spécifiques qu’a l’âme de s’élever.
Chaque partie du corps de l’homme, chacune des formes d’expression de sa pensée et de son âme est reliée par des milliers de fils a autant de forces, de moteurs et de mondes supérieurs ; aussi bien, toute action humaine a-t-elle une portée universelle et cosmique. Être juif, c’est essentiellement être conscient de cette énorme pouvoir et vouloir en user de la manière la plus parfaite.
Ce qui constitue la spécifiée du judaïsme, ce n’est pas la croyance en un seul D-ieu; ou l’amour du prochain, mais l’observance de la Thora.
C’est pourquoi il est impossible d’adhérer au judaïsme de façon purement spirituelle: Il faut pratiquer les commandements positifs et s’abstenir des commandements négatifs; cette acceptation des « Mitsvot » n’est pas une question de sentiment personnel.
En pratiquant les « Mitsvot », le juif ne se sauve pas seulement lui-même , en marquant toute son existence d’un sceau de sainteté, mais il sauve aussi son peuple et le monde.
Basé sur: La rose aux treize petales d’Aldin Steinsaltz;
La loi dans le judaïsme d’Issac Heinemann;
Le pont très étroit de l’enseignement de Rabbi Na’hman de Bresslev.
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