Nitsavin
(Deutéronome 29:9 – 30:20)
- Le libre arbitre
LE LIBRE ARBITRE
La Parasha de Nitsavim débute par un pacte d’alliance entre D-ieu et Israël dans les plaines de Moab: ce pacte devait être complètement accepté d’un libre consentement et non comme au Mont Sinaï, ou Israël avait donné son engagement sous la contrainte.
Maintenant qu’ils avaient été quarante ans sous la direction de l’Éternel et étaient en un sens devenus maîtres de leur libre arbitre, l’alliance ici fut scellée avec la libre volonté du peuple.
De même la Parasha de Nitsavim se termine sur le sujet du libre arbitre: « Je mets devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, tu choisiras la vie afin que tu vives, toi et ta descendance ». (Deut.30:19)
La Thora attire notre attention sur le fait que l’on a le choix d’accepter ou de refuser; elle nous recommande seulement d’accepter « la vie et le bien ».
D-ieu n’a pas imposé a l’homme, des sa création, d’être juste ou méchant, d’être sage ou insensé, d’être avare ou généreux; personne ne l’entraîne dans l’une des deux voies, c’est lui même qui, en pleine indépendance, tend vers le chemin qu’il désire prendre.
Le choix est dans nos mains, bien que D-ieu nous indique quel choix il attend de nous. Or il ne s’agit pas ici de subir une contrainte, mais d’accepter des directives.
La liberté n’est qu’une liberté dirigée.
Les choix proposés a l’homme impliquent nécessairement une réflexion sur la finalité de l’existence et la manière la plus juste de vivre sa vie.
Chaque être humain a une âme unique et une mission, spécifique a cette âme, qu’il doit réaliser ici-bas. Nul autre que lui ne peut l’accomplir a sa place.
S’il appartient a chacun de s’instruire auprès d’autrui pour savoir comment agir correctement, il n’en reste pas moins qu’en dernier ressort, tout individu doit suivre son propre chemin quelquefois sinueux et détient seul la clef des secrets de son cœur.
LE MOYEN DE S’ATTACHER A D-IEU
L’espèce humaine se singularise par le fait qu’il lui a été donné a la fois le libre arbitre et la possibilité de concrétiser et de transmettre, par ses actions, les influx de « Kedoucha » (Sainteté) ou de « Touma » (impureté). C’est pourquoi l’homme se trouve avantagé par rapport aux autres espèces; en effet, ses actions sont rétribuées mesure pour mesure.
Une telle rétribution peut être accordée soit dans ce monde-ci, soit dans le « Olam Haba » (monde-a-venir).
Ce qui a trait aux commandements ou aux transgressions se trouve entièrement sous le contrôle de l’homme qui, dans ce domaine, n’est soumis a aucune espèce de coercition.
Bien que D-ieu sache véritablement tout, que rien ne Lui soit caché et qu’aucune connaissance ne Lui soit nouvelle, la conduite du monde et les sentences qui y président ne reposent pas sur cette omniscience.
Elles ne dépendent que des décrets qu’il a voulus.
La raison essentielle de la Création concerne le fait que D-ieu a voulu créer l’homme afin que celui-ci s’attache intimement a Lui et jouisse par la-même du Bien véritable.
L’homme a deux voies a sa disposition: celle qui mène au Bien et celle qui mène au Mal; et la possibilité de choisir volontairement entre elles.
Lorsqu’en toute connaissance de cause, et conformément a son propre désir, l’homme opte pour le Bien et rejette le Mal, il lui sera alors accordé le Bien veritable et éternel.
L’homme a été créé pour une finalité précise: acquérir le mérite de jouir du Bien véritable.
Toutefois, la Sagesse Suprême a perçu que, pour atteindre un tel Bien, l’homme doit préalablement subir des épreuves et les surmonter.
A cette fin, le monde a été créé de façon telle que ces épreuves puissent s’y dérouler.
De la complexité du monde naît une multitude de situations et d’attitudes qui sont toutes susceptibles de mener au bien ou de mener au mal.
La coexistence du bien et du mal ne se justifie en effet que dans la mesure ou l’homme peut rejeter le mal et choisir le bien.
LA RAISON DE L’EXISTENCE DU MAL
Nous avons vu que pour que l’homme puisse jouir du libre arbitre, il fallait qu’existe la possibilité du mal.
Avant la faute d’Adam, le mal ne faisait pas partie de la personnalité humaine, il lui était extérieur.
Il était donc représenté par le serpent, entité séparée de l’homme.
Ce n’est qu’apres la faute que le mal est devenu partie intégrante de l’être de l’homme.
Des lors, le combat mené par l’homme avec le mal est devenu tout autant un combat avec lui-même qu’un affrontement avec une force extérieure.
Des que l’homme eut commis la faute décrite dans la Genèse, il commença a avoir un « Yetser HaRa » (mauvais penchant).
Ce dernier devint une force que l’homme ne parviendra désormais a surmonter qu’au prix des plus grandes difficultés.
Cet état durera jusqu’à l’arrivée du Messie; car après cet avènement les hommes seront au-dessus de la portée du mal, et par leur nature même, ils n’auront aucun désir du mal. Tout comme a l’époque précédant le péché originel, l’homme reviendra a sa nature primitive.
Le libre arbitre sera remplacé par la suprématie de l’homme sur la tentation du mal. Comme il est dit: « Le Seigneur circoncira ton cœur » (Deut.30:6)
D-ieu a créé l’homme avec un « Yetser HaTov » (bon penchant) et un « Yetser HaRa » (mauvais penchant) qui se disputent son attention et son intérêt.
Le « Yetser HaTov » pousse l’homme a choisir ce qui est droit et vrai, alors que le « Yetser HaRa » cherche a le convaincre de s’en écarter.
Or pour que l’homme ait un choix réel, les deux cotés doivent pouvoir l’attirer de façon a peu près égale.
D-ieu a donc permis au « Yetser HaRa » de mettre en valeur sa marchandise qui ne vaut rien, et celui-ci est bien obligé de l’enjoliver par des exemples concrets.
D-ieu a donné au « Yetser HaRa » une armée de fidèles a sa solde, qui font sa volonté et reçoivent en échange une belle part du gâteau en ce monde-ci.
Le « Yetser HaRa » les utilise alors pour faire trébucher les autres hommes.
DIFFICILE LIBERTÉ
Il n’existe aucun « standard » rigide de comportement.
Les attitudes ou qualités qui peuvent se manifester ne sont pas bonnes ou mauvaises par nature; ce qui permet de qualifier une qualité, une émotion, ce n’est pas leur nature intrinsèque: c’est l’usage que l’on en fait.
En hébreu, pour définir le bien ou le mal, on parle de « bonnes mesures » ou de « mauvaises mesures ». On ne saurait dire plus éloquemment que c’est la proportion qui détermine le jugement de valeur: il faut que l’action soit « mesurée » aux circonstances.
Toutes action qui n’est pas a la mesure soit de l’homme qui l’accomplit, soit du but poursuivi, est d’emblée proclamée mauvaise.
Le bien, c’est ce qui est accompli a l’intérieur des limites appropriées et souhaitables; le mal, c’est ce qui les brise.
Chacun a son libre arbitre a son niveau moral spécifique, celui-ci intervient lorsque se pressente a lui un choix a effectuer, ou le vrai et le faux pèsent a peu près le même poids.
Sa conduite au-dessus ou en dessous de ce niveau ne fera pas intervenir le le libre arbitre.
Par exemple il est probablement au-delà de votre point de libre arbitre de jeûner parce que votre lanière de tephiline s’est retournée.
En revanche, il est peu probable que vous soyiez tentés d’arracher le sac des vieilles dames dans la rue, cette tentation est en dessous de votre point de choix.
Notons que la situation évolue sans cesse suivant le choix effectivement réalisé.
Elle peut se détériorer et faire baisser le niveau de libre arbitre ou au contraire s’améliorer, et ainsi le niveau de libre arbitre s’élever.
Cela va encore plus loin: les parents peuvent transmettre a leurs enfants des qualités morales ainsi que des potentialités spirituelles.
Ces deux facteurs n’affectent pas la possibilité de choix, mais peuvent déterminer a quel niveau se situera le point de départ des choix de l’enfant.
Base sur: La voix de la Thora du Rav. Elie Munk.
Essai sur les fondements du judaïsme du Ramkhal
Le Tsitsith un fil de lumiere par le Rav Aryeh Kaplan.
La rose aux treize pétales du Rav Steinsaltz.
Mikhtav me Eliaou du Rav E.Dessler.
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