Pessah

La rédemption Messianique

Pessah est avant tout la fête de la liberté du peuple juif; nous commémorons la sortie d’Égypte, nous devons nous souvenir que nous avons été des esclaves et que D-ieu nous a offert cette libéré.
Ce souvenir ne doit pas être celui d’un passé révolu, une curiosité archéologique appartenant a un passé lointain et nostalgique.
Si nous devons nous souvenir que nous étions esclaves; c’est que peut etre le sommes nous encore, et si l’on doit évoquer la “Guéoula” (rédemption) c’est que nous devons espérer nous libérer de notre esclavage quotidien.

LA “GUEOULA” UNIVERSELLE

Il y a une différence fondamentale entre la “Guéoula” d’Égypte et celle définitive des temps Messianiques, c’est que la première fut accompagnée de miracles qui défient les lois naturelles, alors que la “Guéoula” Messianique revêtira l’apparence de phénomènes parfaitement naturels.

En fait il y a fondamentalement trois sortes de miracles: ceux qui apparaissent clairement comme tels et sont indiscutables c’est le cas de la sortie d’Égypte, ceux qui prennent une apparence naturelle tout en tenant implicitement du miraculeux tels que Pourim, enfin ce miracle que constitue la nature elle-même.
Lors de la sortie d’Égypte il a été nécessaire de procéder a des miracles indiscutables pour nous sortir d’une situation de détresse; il y avait urgence car les Hébreux avaient atteint la quarante neuvième porte de l’impureté; une de plus et tout le projet messianique s’écroulait.
Mais les sages du Talmud nous disent: que nous ne devons pas compter sur les miracles. Le miracle ne fait qu’ouvrir momentanément la porte entre le monde naturel qui nous environne et le monde spirituel qui l’habite.

La liberté doit être conquise par l’effort, pour devenir une réalité concrète dans la vie humaine.
Nous évoquons donc la “Guéoula” passée pour réactualiser l’énergie qui y est contenue et ainsi, éveiller et mobiliser cette puissance intérieure, en vue de précipiter la “Guéoula” future; celle pour laquelle le monde a été créé.

La “Guéoula” finale sera miraculeuse sous couvert de naturel, et pour arriver a cette libération cela dépend cette fois-ci de nous, de l’effort que nous investissons au niveau personnel en premier lieu et au niveau collectif en second lieu, ceci afin de libérer l’humanité de ce long exil. En effet l’exil du peuple juif n’est que le reflet de l’exil de la présence divine dans l’humanité et dans le cœur des hommes.
Cette “Guéoula” sera universelle et non pas réservée au peuple juif seul, mais cette libération de l’humanité doit passer par certains événements au sein du peuple juif, avec le consentement des nations. Ces événements sont en premier lieu le retour des juifs sur la terre d’Israël, leur souveraineté sur Jérusalem, et la reconstruction du Temple sur le Mont Moriah.

PASSER DE L’ÊTRE POUR AVOIR, A L’AVOIR POUR ÊTRE

De quoi avons nous besoin d’être libérés? D’avoir été piégés dans l’obscurité du monde matériel, qui assombrit notre recherche de sens. De notre vie sans but. De nos doutes et de nos peurs.
La “Guéoula” signifie la fin des ténèbres et de la confusion: une ère d’harmonie.

Nous sommes tous mus par une force paradoxale qui procède d’un antagonisme: celui de notre corps, qui caractérise l’univers matériel, et de notre âme, qui incarne le monde de la spiritualité. Toute notre existence est marquée par cette dichotomie. Nos vivons dans un monde imparfait, et nous recherchons la perfection. Nous vivons une vie pleine de douleur, et nous recherchons la sérénité et l’harmonie.
La même chose est vraie a l’échelle collective. De toute éternité, les gens ont investi leur cœur et leur esprit a l’élaboration d’une vie meilleure.
Nous avons établi de nouveaux systèmes politiques et économiques, recherche l’éducation et le progrès, développé l’industrie, tout cela pour construire une société plus parfaite.
Six milliards et plus d’êtres humains sont a la recherche d’une vie meilleure.
En un mot, nous recherchons la “Guéoula” celle-ci n’a pas forcement une connotation religieuse. “Guéoula” signifie liberté.

Alors comment nous libérer? En ayant conscience d’avoir été créés par D-ieu, a l’image de D-ieu et de porter en nous le bien de façon inhérente.
En comprenant que nous sommes issus d’un endroit plus sublime que ce monde limité, et que notre mission ne consiste pas uniquement a faire usage de ce monde matériel pour notre seule satisfaction, mais a l’affiner et a le pacifier par des actes de bienveillance.

Pour échapper a l’obscurité, il faut en reconnaître la présence. Avant de quitter la réclusion de l’exil, il faut avoir conscience d’y vivre.

LE SENS DE L”HISTOIRE

Pour arriver a cette “Guéoula” messianique il nous faut utiliser les événements naturels tels que ceux de la politique, il ne faut pas voir en eux une limite a nos aspirations; ils doivent plutôt être considérés comme une sorte de protocole divin qui nous amènera au but ultime de l’histoire humaine.

Nous devons apprendre a regarder de plus près notre histoire.
Le dessin de sa trame apparaîtra alors progressivement. L’évidence se fera alors, que nos pas sont guidés par une providence divine, chaque événement, chaque moment de notre histoire peut être l’occasion d’un pas vers la “Guéoula”. Il dépend de nous d’y être réceptifs.

Au cours des dernières années, nous avons vécu d’innombrables miracles: celui de la création de l’état d’Israël, le retour des juifs sur leur terre, le fabuleux essor économique d’Israël.
Tout ceci peut a l’évidence être expliqué de façon rationnelle. Et pourtant, pour peu que nous regardions l’image avec un peu de recul, nous voyons apparaître une autre trame en filigrane; notre peuple s’achemine chaque jour davantage vers la “Guéoula”.
La “Guéoula” est la lumière au bout du tunnel. La “Guéoula”, c’est D-ieu nous révélant que le projet qui a préside a la création de l’univers va enfin se réaliser, la bonté va enfin prévaloir et nos vies pourront réellement revêtir un sens.
La “Guéoula”, est a la fois partie intégrante du plan divin et de la vie humaine; sans cette “Guéoula”, la souffrance de notre peuple et même nos vies auraient été bien inutiles, un tunnel d’obscurité sans fin.

LE COMBAT POUR LA “GUEOULA”

Les flots de la mer Rouge ne se sont pas fendus d’un bout a l’autre immédiatement devant les Hébreux, la mer ne s’est ouverte que lorsque les flots arrivèrent a la hauteur de la bouche de Nahshon Ben Aminadav a mesure qu’il avançait.
Il y a en effet une corrélation entre “Messirout Nefesh”, le dévouement humain ou l’esprit de sacrifice et l’apparition du miracle.

Il est de notre devoir d’œuvrer en ce sens, certains se trouvent aux premières lignes en vivant en Israël et en défendant cette terre dans les rangs de “Tsahal”.
Il y a aussi ceux qui se sacrifient en maintenant une présence juive dans les lieux saints tel que Jérusalem-Est ou le tombeau de Joseph a Shrem (Naplouse), celui de Rachel a Bethléem et des patriarches a Hébron; ceci en dépit des dangers inhérents au fait qu’ils soient entourés de populations arabes hostiles.
Ce sont des hommes valeureux remplis de foi, des héros qui se jettent a l’eau pour nous ouvrir la voie, comme l’a fait en son temps Nashon Ben Aminadav.
Nous nous devons de les soutenir, les aider et les encourager et si on en a la force aller les rejoindre dans ce combat pour la “Guéoula” de notre peuple et de l’humanité entière.

Le monde évolue avec une certaine cohérence vers l’acceptation du message Thoranique, et la reconnaissance des droits des juifs sur leur terre.
Nous devons tenir ces progrès pour ce qu’ils sont, une marche vers la “Guéoula”. Il n’est pas question ici d’un peuple qui colonise la terre d’un autre, ni d’un peuple occupant un autre, car il n’y a jamais eu de peuple Palestinien, en 1910 il n’y avait 150.000 arabes dans toute cette région qui n’était qu’un désert aride, ou alors des régions de marécages ou sévissait la malaria.

La Palestine a depuis le départ des juifs été colonisées par différends empires, tel que les Romains, les Grecs, les Turcs, les Anglais. Jamais un état souverain n’a été créé ni même revendiqué, avant la re-création d’Israël. C’est par le sacrifice de juifs sionistes que cette terre est devenue ce paradis que revendiquent aujourd’hui les Palestiniens comme terre prétendument ancestrale.

Pour peu que nous portions un regard honnête sur notre histoire, nous y reconnaîtrons la main de la providence divine qui trame chacun de nos pas.
Nous apprendrons a apprécier le miracle que constitue la création de l’état d’Israël: les succès que nous y connaissons et le miracle de notre existence elle-même malgré toutes les tentatives d’extermination auxquelles nous avons sur-vécu au cours des siècles. Remercions D-ieu pour ces miracles, ne les tenons pas pour naturels.

L’ÈRE MESSIANIQUE

La “Guéoula va-t-elle radicalement changer notre vie? L’ère messianique dit Maimonide, sera une époque ou nous serons tous pénétrés de la connaissance de D-ieu, cela signifie que nous percevrons nos aspirations matérielles sous le jour de la spiritualité, non comme des fins en elles-mêmes mais comme des moyens d’atteindre de plus nobles accomplissements.
Tout comme une personne affamée aspire a la nourriture, nous aspirerons au bien.
Nous aurons l’intuition naturelle du bien et du mal et nous agirons en conséquence. Il n’existera plus de dichotomie entre les cœurs et les esprits, entre les corps et les âmes, entre le profond et l’artificiel. Nous sommes ainsi appelés a reconnaître que chaque détail de l’univers est l’œuvre de D-ieu.
Toutes les nations du monde seront alors animées d’une même motivation pour servir D-ieu, pour accomplir leur obligation en se conformant a la morale des commandements de la Thora.

Après être demeurés dans le tunnel et avoir évolué dans son obscurité pendant des millénaires, nous sommes au seuil d’une ère de rédemption. Des changements révolutionnaires interviennent sur tous les fronts, a la fois sur le plan individuel, collectif, technologique et politique, ainsi que dans l’esprit humain.

Partout dans le monde les gens sont en quête sincère de sens moral et recherchent l’essence de leur être. On prend conscience de la nécessité de vivre de façon responsable et un peu partout on s’y emploie.

La soif de rédemption est assortie d’un autre trait commun a tous les humains: l’espoir. Espoir de santé et de prospérité. Espoir de justice et de vertu. Espoir d’une libération des ténèbres.

Arrêtons-nous un moment pour réfléchir aux véritables priorités de notre vie. Faisons de notre foyer un environnement chaleureux, de notre bureau un endroit ou la générosité et la compassion prennent le pas sur l’égoïsme et l’agressivité. Et par-dessus tout, œuvrons a la construction de notre nation.

Base sur: Une vie pleine de sens de Simon Jacobson
et d’enseignements du Rav Chlomo Aviner.
Pessah

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