Shavouot

 

  • Un cadeau venu d’un autre monde

 


 

LA THORA SOURCE DE L’EXISTENCE DES MONDES

 

Selon la doctrine du « Tsimtsoum » un voile dissimule à nos yeux l’immanence divine dans l’univers, et le seul lieu effectif ou cette présence s’affirme dans le monde profane de la nature, est dans la Thora.
En pénétrant dans les mondes inférieurs elle a certes du modifier sa formulation en fonction des possibilités d’accueil limitées de ces mondes, mais au-delà des apparences elle conserve intégralement dans son essence sa divine pureté.
La racine originelle supérieure cachée de la Thora est située a un très haut niveau, au-dessus de tous les mondes. Elle est la racine première de l’émanation de la sainteté divine.

D-ieu l’a transmise et l’a implantée parmi nous afin que nous maintenions et soutenions cet Arbre de Vie. Depuis lors, la vie et l’existence de l’ensemble des mondes dépend uniquement du développement et de l’intensité de notre étude. Si nous nous livrons à une étude intensive et la soutenons sans défaillance, nous provoquons l’action de la racine primordiale supérieure, source de saintes bénédictions. Celle-ci déverse alors un surplus de bénédictions, une vie éternelle et une puissante sainteté sur l’ensemble des mondes.
Si par malheur nous en arrivions tous à délaisser totalement la Thora, tous les mondes s’écrouleraient en un instant.

La subsistance des mondes, leur persévérance dans l’être, ne peut pas être recherchée en eux-mêmes. La force qui les anime, c’est l’énergie divine déposée dans cette parole qui a précédé la Création, et qui recueillie par l’homme, a le pouvoir de les élever et de les orienter vers un plus-être qui les arrache continuellement a nouveau du néant.

 

STRUCTURE ÉSOTÉRIQUE DE LA THORA

 

La Thora, a travers le processus de la descente et de l’émanation de degré en degré et de monde en monde, s’est réduite en revêtant dans chaque monde, quelque chose de ce monde. Chaque monde suivant sa place et sa fonction respective lui a donné quelque chose, afin qu’il puisse supporter sa sainte lumière.
Lorsqu’elle est descendue jusqu’à notre monde, elle a pris certains éléments de ses valeurs et de ses objets, de ses sphères, afin que ce monde aussi puisse recevoir la sainteté de sa lumière. Bien que parlant le langage du monde inférieur, la Thora y apporte ses propres valeurs, et y dévoile des mystères parmi les mystères, les secrets, portant sur les questions de plus en plus élevées, jusqu’à l’infini. Tous les secrets supérieurs sont inclus dans la Thora.

La Thora possède un corps … ce sont les préceptes de la Thora qui sont appelés « corps de la Thora »; ce corps est enveloppé dans un vêtement qui est fait d’histoires de ce monde-ci. Les insensés ne voient que ces vêtements (les histoires) Ceux qui ont un peu plus de sagesse ne considèrent pas le vêtement, mais le corps que ce vêtement recouvre (Mitsvot). Les vrais sages, ne portent leur attention que sur l’âme, qui est le principe de la racine de toute la Thora.

Par l’étude de la Thora, comme il convient, on provoque sa racine supérieure, qui elle a son tour répand sur l’ensemble des mondes un flux abondant de sainte lumière supérieure. Grâce a elle l’homme peut se sanctifier, et lier les mondes les uns aux autres. Toutes les défectuosités s’effacent, les défauts se réparent et les ruines s’édifient: un surplus de joie et d’allégresse, un supplément de lumière supérieure se répandent dans l’ensemble des mondes. On sait que toute chose ne parvient a sa restauration totale, que si la restauration atteint la racine supérieure: or la racine supérieure de l’âme de tout juif est liée a l’une des lettres de la sainte Thora.

 

D-IEU LA THORA ET ISRAËL

 

Le Zohar écrit: « Quand le Saint béni soit-il créa le monde, il contempla la Thora et créa le monde. C’est avec la Thora qu’il créa le monde, comme nous l’ont enseignés nos sages; car il est écrit: « J’étais a ses cotés, habile ouvrière (Amun) » (Pro. 8:30) Ne lis pas « Amun » (habile ouvrière), mais « Omen » (conseillère).
D-ieu a regardé dans la Thora et a créé le monde, l’homme regarde dans la Thora et le maintient: ainsi création et subsistance de l’univers ne dépendent que de la Thora.

D-ieu a convenu avec l’œuvre de la création: Si Israël accepte la Thora vous subsisterez, sinon je vous ramènerai au « Tohu Bohu »(Chab.68a)
Si Israël au pied du mont Sinaï n’avait pas déclaré: « Tout ce que l’Éternel a dit nous le ferons et nous le comprendrons » (Ex.24:7) le monde se serait effondré et serait retourné au néant.
Depuis que la Thora est sortie de sa source secrète et s’est répandue dans le monde; la vie et l’existence de ces mondes n’est garantie que par le souffle de notre bouche et de notre méditation de la Thora. Le degré de leur illumination dépend de même de l’intensité de notre étude; en nous rattachant a la Thora de toutes nos forces, nous insufflons dans l’univers une vie éternelle en provenance de la racine supérieure intime de tous les mondes, et lui donnons un surplus de sainteté et de lumière.

C’est par le souffle que D-ieu a créé le monde et c’est par le souffle qu’il subsiste: c’est-a-dire par le souffle de la bouche de ceux qui se livrent a l’étude de la Thora.

La Thora n’est pas un moyen pour parvenir a un but, mais elle est en elle-même la finalité de la Création

 

L’INTERPRÉTATION CRÉATRICE

 

Il y a dans l’effort d’interprétation une activité créatrice de très haute valeur, qui renouvelle le sens du texte, le réactualise, et contribue d’une manière décisive au devenir du monde.
Le commentaire n’est pas une paraphrase qui tente de saisir le sens « réel » du texte en soi, mais une interprétation, c’est-a-dire une manière personnelle de l’appréhender.
Les paroles des sages sont comme la braise qui dort sous la cendre, leur éveil dépend de la vigueur du souffle de celui qui les interroge et les scrute.

Chaque terme particulier dont l’homme renouvelle le sens, le Saint béni soit-Il l’embrasse, le couronne et en fait un nouveau monde distinct. C’est dans ce monde nouveau que parle la Thora lorsqu’elle nous dit: « des cieux nouveaux et de la terre nouvelle » (Isaïe 66:22)

Le commentaire n’est pas conservateur, de caractère répétitif, mais introduit des éléments inédits, qui sans renier la formulation ancienne du texte, en proposent un sens nouveau. Il s’insère et se glisse dans ce que le Texte suggère sans l’affirmer explicitement, comme pour laisser à celui qui l’étudie le mérite de la découverte.

Cette contribution originale, loin d’être une distorsion du texte originel, doit au contraire être considérée comme un approfondissement et un élargissement nécessaire pour la compréhension intégrale de toutes les nuances qu’il comporte. Si le commentaire s’élève ainsi en dignité égale a celle du Texte et acquiert une valeur identique, c’est parce que les deux procèdent de la même source.

Chaque mot prononcé par celui qui étudie la Thora, chaque mot est une flamme issue de la bouche de D-ieu, et doit être considéré comme s’il était reçu en cet instant même du Sinaï, de la bouche du seigneur. Par la réactualisation de la Thora, la révélation du Sinaï se poursuit et illumine les mondes de la même lumière supérieure que jadis.

Car D-ieu écoute la voix de ceux qui étudient, et chaque mot dont le sens se renouvelle grâce à l’effort ainsi consenti, D-ieu en fait un firmament.

Ces paroles de Thora qui prennent un sens nouveau, se tiennent devant D-ieu, montent et deviennent « les terres de vies », elles descendent et forment des couronnes… Grâce à cette interprétation nouvelle de la Thora, une terre nouvelle se forme. Comme dit le verset: « Comme les cieux nouveaux et de la terre nouvelle que, moi, je fais, subsistent devant moi … » (Isa.66:22) Il n’est pas écrit que « j’ai fait », mais « que je fais » -Car je continue à les faire sans cesse, grâce à ces interprétations renouvelées des paroles de Thora.

Aussi la Thora dit-elle: « J’ai mis mes paroles dans ta bouche …, pour déployer les cieux et fonder une terre et dire a Sion: Tu es mon peuple (Ami) » (Isaïe 51:16). Il ne faut pas lire « Ami » (mon peuple) mais « Imi » (avec moi): pour être mon collaborateur. De même que j’ai créé les cieux et la terre par ma parole, ainsi toi également tu crées les cieux par ta parole.

Basé sur: « Nephesh HaKhayim » (L’âme de vie) de Rabbi Hayim de Volozhyn
Commentaires du traducteur du même livre: Benyamin Gross.
Tav End and perfection, complete, perfect, extremity, goal. Desire, limits surpassing, ascension to the sky.