Soukot

L’union, la paix, l’amour et la foi.


Le cycle des fêtes de pèlerinage s’achève avec « Soukot » (fête des cabanes), la « Soukah » est une petite cabane recouverte de branchages qui ont donné leur nom a la « Soukah ».

LA FÊTE DE L’UNITÉ

Quelqu’un peut construire une « Soukah » et pour bien accomplir la « Mitsva » de résider dans celle-ci, il se doit de laisser rentrer tout celui qui désire en profiter. C’est une « Mitsva » dans laquelle tout le peuple d’Israël est uni.

Le texte de la Thora dit « Tout citoyen d’Israël résidera dans des Soukot » (Lev.23:42). Dans la définition même de la « Soukah », il y a la notion de l’unité d’Israël.

Car tous les juifs sont susceptibles de résider dans une seule et même « Soukah ». Celle-ci peut constituer l’élément qui entoure tout Israel a la fois, a l’image des colonnes de nuée que les « Soukot » doivent précisément évoquer et qui entouraient Israël comme s’il avait été un seul homme.

La Mitsva principale apres celle de resider dans la « Soukah » est la réunion de quatre espèces végétales, qui sont « l’Etrog » (cedrat), le « Loulav » (branche de palmier), le « Hadas » (myrte) et « l’Arava » (saule).
D’après le Midrach (30:12), les quartes espèces représentent quatre différentes catégories d’individus que l’on trouve dans le peuple juif.

« l’Etrog » qui a du goût et de l’arôme, symbolise le juif qui étudie la Thora et pratique les « Mitsvot ».
Le « Loulav » qui n’a pas d’arôme mais dont les fruits ont du goût, représente le juif qui est impliqué dans l’accomplissement des « Mitsvot », mais n’a pas la capacité d’étudier la Thora.
La « Myrte » qui a de l’arôme mais qui n’a pas de goût, représente les personnes dotées de savoir mais qui se désintéressent de l’action.
Le « Saule », qui n’a ni goût ni arôme, représente le juif qui malheureusement n’est impliqué ni dans l’étude de la Thora ni dans l’accomplissement des « Mitsvot ».
Le fait de réunir ensemble ces quartes espèces, symbolise l’unification de tous les éléments de la communauté d’Israël et indique que D-ieu veut que nous soyons une nation dans laquelle tous sont unis comme un.

Le sens commun de ces deux « Mitsvot » est le fait de résider dans la « Soukah » et la « Mitsva » des quatre espèces, consistent a souligner l’importance de l »Akhdut » (unité)

LA FÊTE DE L »AMOUR

 

« Soukot » correspond a la « Sephira » « Hessed » (la bonté) qui caractérise l’amour. Il s’agit d’un amour spontané.
Mais qu’est-ce qu’aimer ? Celui qui dit je t’aime, est-ce a l’objet de sa flamme que s’adresse cette déclaration, ou a cette image intérieure que chacun porte en soi ?
Ce qui rend l’amour possible, c’est la projection sur autrui de cette image intérieure.
C’est pourquoi le « Hessed » n’a pas réellement de rapport avec la situation objective d’autrui.
Le « Hessed » est aussi irrationnel que l’amour paternel, et c’est ce qui advient a « Soukot ».

 

On peut subir des influences uniquement par le milieu environnant on les subis simplement parce qu’on se trouve a l’intérieur d’une structure, qu’elle soit matérielle ou psychologique.
C’est ce que l’on appelle une influence du type « Makif » (qui entoure)

Contrairement aux autres fêtes qui sont des événements particuliers au peuple juif, ici, la « Soukah » est tellement englobante que les individus les plus divers y ont leur place. Tout le monde peut y entrer: les adultes, les enfants, les sages, les sots. Toutes ces différences, et aussi la différence entre juifs et non-juifs, tout cela est oblitéré par l’amour, et plus cet amour grandit, plus il y a de place pour tout le monde. C’est la un amour « Makif » qui englobe tout.

Dans cet ordre d’idée, célébrer « Soukoth », entrer dans la « Soukah », dans le « Makif », dans cette atmosphère globale, c’est déjà un acte d’amour.

Étant donné que nous avons été lavés de nos fautes a « Kippour », l’amour peut a « Soukot » être total et sans limites, puisque nous sommes en quelque sorte des enfants qui viennent de naître. La vie recommence: nous sommes innocents.

La « Soukah » est un des rares commandements que l’on accomplit, non point en faisant quelque chose mais en se plaçant dans un lieu donné. Il n’y a dans le judaïsme que trois préceptes de cette nature : la « Soukah », le « Mikvé » (bain rituel) dans lequel on doit s’immerger et le troisième, c’est Israël: la Terre Sainte dans laquelle on doit vivre.

« Soukoth » est la fête de l’immanence, de la présence, de l’intimité. On dit que le peuple Juif se trouve dans la « Soukah » comme un enfant dans le ventre de sa mère. Dans cette cabane nous sommes en D-ieu.

UN MESSAGE UNIVERSEL

 

A tous points de vue, c’est l’idée de rassemblement, de réunion, voire de réunification qui caractérise « Soukot ».
Durant les sept jours de fête, on apportait soixante-dix sacrifices au Temple de Jérusalem en l’honneur des soixante-dix peuples de la terre, pour le bien-être du monde et afin de réunifier les nations désunies.
Ils étaient appelés « sacrifices de paix ». La paix « Shalom », c’est la plénitude.
Le monde est brisé, les hommes sont désunis; les soixante-dix sacrifices du Temple visaient a rassembler les hommes, a retrouver la plénitude du genre humain.
La « Haftara » pour les jours de « Soukot » est celle des prophéties de Zacharie concernant la guerre de « Gog et Magog » qui sera le temps fort de la rédemption finale, celui ou les nations du monde reconnaîtront que D-ieu est Un, qu’il règne sur tout et que Israël est son peuple.
Lorsque viendra le Messie, après ces événements les nations du monde seront obligées de s’asseoir dans la « Soukah » et de célébrer la fête de « Soukot » ensemble avec les juifs. Si elles refusent, elles seront punies pour cela.

 

Les nations du monde entier devront pratiquer la leçon exprimée par la fête de « Soukot ».
Elles devront délaisser leur combat pour les biens égoïstes pour le remplacer par le sens des responsabilités et elles devront partager les richesses avec toute l’humanité.

LES NUÉES DE GLOIRE

 

Les « Soukot » sont analogues en fait, aux « Ananei Kavod »‘ (les Nuées de gloire) qui enveloppaient de leur splendeur le peuple d’Israël pendant la traversée du désert.

 

Non seulement la « Soukah » représente les sept nuées de gloire qui ont entouré et protège Israël durant ses pérégrinations dans le désert durant quarante ans, mais elle en contient les énergies spirituelles.

Pourquoi parler alors de « Nuées de gloire » et non simplement, de « gloire » ? C’est que, dans le monde de l’Éternel notre Dieu, tout n’est pas limpide et perceptible par l’entendement humain.
Lorsque Dieu s’est révélé au mont Sinaï, Il a choisi de le faire a l’intérieur d’une nuée, de nuages et de brouillard. Car tout n’est effectivement pas susceptible d’être saisi par l’intelligence humaine!
Évidemment, nous sommes très attachés a un certain mode de rationalité, mais la pensée la plus rationnelle n’est pas en mesure de rendre compte de tout: elle n’est qu’une petite lucarne ouverte sur le monde.

« Soukot » reste inscrit dans la plus vaste continuité illustrant la Présence divine a l’intérieur du peuple d’Israël et de l’âme juive. En dépit des épreuves, des exils, des crises incessantes et des fautes de Son peuple, Dieu continuera toujours a recouvrir Israël de Ses Nuées de gloire et de Sa puissante protection.

DE LA FOI A LA COMPRÉHENSION

 

Il est écrit dans la Thora: « Vous résiderez dans des Soukot… » (Lev.23:42) La « Soukah » entoure l’homme; Parce qu’elle se trouve a l’extérieur, la « Soukah » est, en effet, définie comme provisoire. Or la résidence introduit une notion de fixité, concevable uniquement lorsque l’on se trouve a l’intérieur.
Comment envisager de résider de façon fixe dans ce qui ne fait qu’entourer?

Dans le service divin, l’élément qui entoure et le lieu de résidence fixe correspondent respectivement a la foi et a la compréhension.

Le service de D-ieu, selon le même schéma, procède tout d’abord de la foi, la compréhension vient ensuite: c’est le sens de « Nous ferons (d’abord) et nous comprendrons (ensuite) ».
La foi est un héritage, naturellement possédé par chacun. Ainsi, il n’est nul besoin de la créer. Il suffit de la mettre en évidence en retirant le voile qui l’empêche de s’exprimer.

Par la suite, la compréhension de se développera et ce qui faisait auparavant l’objet de la foi d’une personne, et ne pouvait donc que l’entourer, pénètre en elle, et se développe, au point de devenir l’essentiel de son existence.
La personne conserve cependant la foi. En effet, après avoir intériorisé en elle ce en quoi elle croyait auparavant, elle peut être entourée par un stade beaucoup plus élevé, envers lequel s’exercera sa foi.

Nos sages disent: « qui a foi en toute chose ? C’est Moise, notre maître. » Celui-ci parvint au stade le plus élevé de la connaissance. Malgré cela, certains principes demeurèrent chez lui au stade de la foi, transcendant toute compréhension. En fait, plus ses connaissances s’approfondissaient et plus il prenait conscience de l’impossibilité de comprendre certaines notions.
Ainsi disent nos Sages: « le sommet de la connaissance est de comprendre que nous ne pouvons Te comprendre. »

Tel est donc le sens de ce verset, « Vous résiderez dans des Soukot ». Il faut en effet dans un premier temps, avoir recours a la « Soukah », qui ne fait qu’entourer. Et bien plus: avant d’accomplir la Mitsva consistant a résider dans la « Soukah », il faut auparavant la construire.

Basé sur: La rose aux treize pétales du Rav Adin Steinsaltz
Fleur de feu du Rav Chlomo Aviner
Un enseignement du Rabbi M. M. Schneerson de Loubavitch
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