Hanouka

 

  • Hanouka fête des lumières

 


 

LA LUMIÈRE FRONTIÈRE ENTRE DEUX UNIVERS

 

Lorsque les Hashmonaim ont reconquis le Temple, ils n’ont trouvé qu’une seule fiole d’huile pure, suffisante pour brûler un seul jour dans la “Menora” (Chandelier); cette fiole a par miracle brûlé huit jours: c’est la raison pour laquelle on célèbre huit jours de fête.
Cette petite flamme, que tout destinait a s’éteindre et qui survécut au-delà de ses réserves matérielles d’énergie, est comme le destin d’Israël.
Hanoukah est une inépuisable source de symboles. La lumière a dans la mystique un rôle symbolique fondamental.

Deux des aspects les plus classiques de ce symbolisme de la lumière sont: l’âme et la Thora.
La Thora est comparée a la lumière “Car la Mitsva est lampe et la Thora est lumière” (Prov.6:23)
L’âme est comparée a une lampe: “Elle est lampe de D-ieu, l’âme de l’homme.” (Prov.20:27)
C’est le même mot “Ner” (la lampe) qui désigne a la fois l’âme et la Mitsva.

Le symbole de la lumière est facile a comprendre, car la lumière est de l’ordre du réel et du symbole, elle est immatérielle et matérielle. Elle se trouve, de ce fait, a la frontière de deux univers.

La Bible établit une différence entre la Thora (au sens de la loi du monde) et la Mitsva (commandement); en se référant a deux formes de lumière: la Thora, symbolisée par la lumière générale et la Mitsva, sous la forme de la lumière en particulier.
Car le mot “Ner” (lampe), signifie aussi lumière dans le sens de “lumière d’une flamme”. On pourrait traduire “La Mitsva est flamme et la Thora, lumière”.

 

DEUX TYPES DE LUMIÈRE

 

Entre la Thora la lumière et la Mitsva une lumière il existe effectivement quelques différences appréciables. La première est de l’ordre la permanence: on peut éteindre une lumière; on ne peut pas éteindre la lumière.
L’existence de la Mitsva en tant que lampe dépend de l’homme; il peut ou non l’allumer; en revanche, l’existence de la Thora ne dépend de personne.

Un des principaux thèmes de la mystique juive est qu’il existe une lumière primordiale, “Or En-Sof” (la lumière Infinie) c’est la lumière.
Cette lumière était trop forte pour les hommes, aussi la tradition enseigne-t-elle que: “D-ieu l’a cachée et mise en réserve pour les justes dans les temps ultimes” (Hag.12a) et ou a-t-Il caché la lumière ? dans la Thora!

C’est pourquoi quiconque sait voir la Thora dans son essence peut y voir la lumière totale de l’Infini. C’est ce qui différencie fondamentalement la Thora et la Mitsva: La première reflète la lumière infinie, alors que la Mitsva éclaire un homme en particulier dans une situation particulière: la Mitsva est proche de l’homme. C’est une lampe que je puis tenir et déplacer.
Aussi, la flamme, par rapport a la lumière, présente-t-elle une autre particularité: dans la flamme, il y a plus que la lumière. Il y a également le feu, c’est-a-dire la chaleur et l’énergie. C’est pourquoi D-ieu est appelé “Feu dévorant” (Deut.9:3). Le feu de la Mitsva, c’est cette petite flamme reliée au feu dévorant de D-ieu.
La lumière permet de voir; le feu lui, transforme les choses. C’est la fonction de la Mitsva: changer le monde en l’illuminant.
Ces deux fonctions, éclairer et transformer, sont respectivement celle de la Thora (lumière) et celle de la Mitsva (feu), la connaissance et l’action qui sont les deux pôles de l’existence.

 

“LA MITSVA EST LAMPE ET LA THORA EST LUMIÈRE”

 

Nous avons vu que la Mitsva et l’âme portent le même nom “Ner” (lampe).
Une lampe est constituée de plusieurs éléments, elle est l’ustensile qui unit divers éléments et leur permet ainsi de fonctionner, la lampe peut dans ce cas symboliser le corps.
La lampe est composée d’huile, d’une mèche et enfin d’une flamme. La fonction de la mèche est essentielle: c’est elle qui transforme l’huile en feu.
Si nous admettons que la mèche représente l’âme et l’huile notre existence matérielle, on comprend quelle est la véritable fonction de l’âme: elle est une courroie de transmission, elle assure la liaison entre l’huile et la flamme.
L’âme présente dans l’homme, incarnée dans la personne est la mèche sans laquelle rien ne peut se passer.
Tout comme le corps a besoin de calories, l’âme pour subsister a besoin d’énergie. Celle-ci lui est fournie par l’huile des commandements.

Brûler de l’huile pour en faire une flamme, c’est précisément mettre en œuvre le processus qui transforme le matériel en immatériel, l’immanence en transcendance.
L’huile est une réserve d’énergie qu’il faut libérer pour en faire du feu. A cet effet, il faut passer par la médiation de la mèche…

Les Mitsvot son a priori aussi opaques que de l’huile inerte; elles sont l’expression de la volonté de D-ieu, qui est formulée dans la Thora sans y être expliquée ni motivée: sans lumière. Mais si l’âme humaine (la mèche) sait faire brûler l’huile, elle en extraira l’essence de la lumière divine.

 

“CHAQUE MITSVA EST UNE PETITE LUMIÈRE”

 

L’homme a été crée pour accomplir les commandements de D-ieu.
Le postulat est donc qu’il nous faut apprendre a transformer l’huile de la flamme, c’est pourquoi D-ieu nous a donne une mèche: l’âme capable de décider de l’action.
C’est pourquoi aussi les Mitsvot doivent être réalisées dans le monde physique en passent par les choses matérielles.
Dans cette perspective, l’huile représente la matière, une matière qui recèle l’esprit.

Notre vie consiste a allumer une lumière par-ci, une lumière par-la.
La lumière divine “Or En-Sof” traverse l’univers, la fonction de la Mitsva, c’est de révéler D-ieu dans la réalité matérielle de ce monde; en allumant la lumière de la Mitsva, l’homme dévoile ici-bas la lumière infinie qui est dans toutes choses et y restitue l’image d’en-haut.
C’est pourquoi la lumière d”En-Sof” ne peut brûler qu’au moyen d’une mèche, a savoir l’âme divine qui accomplit les Mitsvot permettant ainsi que se révèle la lumière d'”En-Sof”.

L’homme a pour vocation de produire de la lumière: c’est pourquoi il rassemble, dans sa personne, tous les éléments constitutifs d’une lampe.
C’est comme si D-ieu avait besoin de l’huile pour s’y cacher et de l’âme pour se révéler.
La Mitsva c’est le lieu privilégié ou le divin et l’humain cohabitent; c’est l’instrument qui permet d’accéder a D-ieu.

 

“L’ÂME DE L’HOMME EST LAMPE DE D-IEU”

 

Nous avons parlé jusqu’à présent de l’homme comme agent de la Mitsva, mais cette incarnation a une seconde fonction: celle d’évoluer. La vie a pour fonction d’aider l’âme a progresser. Il y a la comme une sorte de réciprocité: De haut en bas, l’âme permet a la lumière divine d’éclairer le monde en allumant le feu des commandements; la elle sert le monde. Mais réciproquement, la vie terrestre permet le développement de l’âme et la, elle se sert du monde.

Lorsque le Roi David dit que: “L’âme de l’homme est lampe de Dieu”, il veut dire: l’âme est flamme, c’est pourquoi il lui faut se revêtir des commandements, de l’huile de la Thora.

Ici-bas, l’huile représente les commandements et la mèche représente l’âme. Alors que dans le monde d’en-haut, dans le jardin d’Éden, c’est le contraire: la lumière d’En-Sof se révèle a l’âme a travers les vêtements créés par l’accomplissement des Mitsvot: La, les Mitsvot sont comme la mèche et l’âme est comme l’huile qui se consume dans la lumière d’En-Sof par la médiation de la mèche, c’est a-dire par les vêtements des Mitsvot.

La fonction la plus authentique des commandements est d’habiller l’âme pour la préparer a la vie éternelle.
Ici, la lumière devient le tissu, la matière première du monde futur. Cette conception est fondamentale dans la mystique juive: si on descend pour monter, c’est parce que le passage de l’âme dans la vie terrestre va lui apporter cet indispensable “plus” que les Rabbins appellent le vêtement.
Ce vêtement c’est la Mitsva. Sans elle, sans ce tissu que l’âme a tisse autour d’elle, tout au long de son passage sur terre, l’âme reviendrait nue au jardin d’Éden.

 

“LES MITSVOT, DES HABITS PROTECTEURS”

 

On ne saurait mieux dire que si les Mitsvot ont pour fonction première d’éclairer la vie terrestre, leur véritable raison d’être c’est de préparer l’âme a la vie future.
Du fait que les Mitsvot ont leur origine dans la volonté suprême, lorsque l’âme s’habille des Mitsvot, elle devient capable de jouir de la lumière infinie d’En-Sof.

C’est comme si le voltage de la lumière divine était trop puissant pour être supporté par l’âme; elle a besoin d’un transformateur d’un voile; on pourrait dire aussi: filtre, décodeur, une sorte de vêtement d’amiante et malheur a celui dont le vêtement est troué… il risquerait d’être brûlé par la lumière divine.
Ceux dont le vêtement est moins consistant devront se tenir plus éloignés de la lumière divine.
L’âme nue est incapable de percevoir la lumière divine et d’en jouir, alors qu’elle n’a été créé que pour cela.

La vie terrestre devient alors un rite d’initiation: D-ieu enferme sa lumière dans la Thora et les commandements, qui servent de gangue protectrice a la substantifique moelle que l’homme est appelé a extraire.
De l’opacité de l’huile il va faire jaillir la lumière, et petit a petit, s’habiller lui-même de lumière.
Ainsi, lorsque l’âme revient a sa source première, elle est dorénavant constituée d’un tissu compatible avec la lumière d’En-Sof.

Nous avons centré cette réflexion sur les deux versets ou la Thora est appelée lumière, la Mitsva lampe et l’âme également. Nous nous étions interrogés sur l’équation Mitsva-ame; maintenant les choses sont claires.
Tout comme l’huile de la Mitsva s’est transformée en lumière, l’âme de l’homme est devenue lumière de D-ieu.

base sur: Le chandelier d’or de Josy Eisenberg et Adin Steinsaltz.
Hanuka Kabbal-art

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