Lekh-Lekha

(Genèse 12:1 – 17:27)

  • Pourquoi l’âme descend-elle dans notre monde?


 L’Éternel avait dit a Abraham « Lekh-Lekha » (va pour toi). (Ber.12:1) Il y a plusieurs niveaux de lecture de la Thora. En suivant celui du « Sod » (secret), cette phrase n’est pas adressée a Abraham, mais bien a l’âme.
« va pour toi hors de ton pays »: (ibid) c’est-a-dire quitte le jardin d’Éden. « De la maison Paternelle » (ibid) c’est D-ieu. « Vers le pays que je t’indiquerai » (ibid) c’est ce monde-ci.
« Abram partit comme le lui avait dit l’Éternel, l’âme descend dans ce monde. et Loth alla avec lui. » (Ber.1:4) Le penchant au mal descend lui aussi dans ce monde. « Abram prit Sarai son epouse » (Ber.1:5) Sarai symbolise le corps.
Cette grille de lecture se poursuit tout au long de la parasha. Mais pourquoi l’âme doit-elle entamer ce périlleux voyage? C’est a cette question que nous allons essayer de répondre.

 

LES CONDITIONS NÉCESSAIRES AU LIBRE ARBITRE

D-ieu a créé le monde dans le but d’octroyer de Son Bien suprême a autrui.
Sa sagesse insondable décréta que la nature de cette ‘Bonté véritable’ s’exprime par la possibilité accordée aux humains de s’attacher a Lui.

Cependant, D-ieu a considéré que ce Bien ne serait parfait uniquement si le bénéficiaire en est maître. L’homme devra par conséquent acquérir ce bien par ses propres moyens.

D-ieu ordonna la création selon deux concepts majeurs: la perfection d’une part, la déficience de l’autre.
Aussi modela-t-il l’homme selon ces deux principes de base, lui donnant par la même les moyens d’atteindre la perfection et de pallier la déficience.

L’homme a été créé dans le seul but de s’attacher a D-ieu et a été placé entre la perfection et l’insuffisance, détenant ainsi les moyens d’atteindre la perfection.
Il est impératif que l’homme agisse en toute liberté et selon sa propre volonté pour que l’intention suprême soit réalisée. Sous la contrainte l’homme ne pourrait en effet pas prétendre être ‘maître de sa perfection’.
L’homme possédant le libre arbitre, choisit le parti qu’il veut prendre tout en détenant le pouvoir d’obtenir ce qu’il aura décidé. C’est ainsi que l’homme fut créé muni d’un penchant au bien et d’un penchant au mal, détenant en outre, la liberté de se diriger et d’agir a son gré.

 

DEUX PÔLES DEUX MONDES

Or, pour que le principe du libre arbitre soit vraiment susceptible de s’actualiser, la sagesse suprême décréta que l’homme serait un être composé de deux forces antagonistes: L’âme intellectuelle et spirituelle d’une part, le corps animal et terrestre de l’autre; chacune tendant a sa propre nature, l’âme aux choses rationnelles, le corps aux choses matérielles.
Entre ces deux pôles le conflit régnera; mais si l’âme domine, elle élève le corps en permettant a l’homme d’aboutir a l’ultime perfection.

Dans Sa bonté, D-ieu, assigna également une limite a l’effort humain exige pour acquérir la perfection.
C’est pourquoi deux moments ont été désignés a cet effet: l’un pour le travail et l’effort, l’autre pour la récompense.
C’est pourquoi aussi deux mondes furent créés: ce monde-ci et le « Holam Haba » (Monde-a-venir).
Ce monde-ci représente la scène ou se déroule le jeu des lois physiques appropriées a l’homme durant le temps de l’effort; le « Holam Haba » désignant quant a lui, l’espace approprié a l’homme au moment de la récompense.

Après la faute d’Adam, l’insuffisance s’étant accrue aussi bien en l’homme que dans l’ensemble de la création, il y eut un supplément d’obstacles et de difficultés.
En pêchant, Adam a provoqué une plus grande dissimulation de la perfection et un surcroît de l’insuffisance.
L’acquisition de la perfection des lors n’est plus chose aisée comme ce fut le cas lors de la création. A présent, l’effort exigé est double. L’homme et le monde doivent d’abord revenir au niveau de perfection propre a l’homme.

 

LES MITSVOT, ASCENSEURS DU CORPS ET DE L’ÂME

L’âme, elle-même, quoique pure et suprême a son origine, se retrouve expulsée et éloignée de sa véritable nature vers une dimension opposée, ceci au moment ou elle intégré le corps et s’y enchevêtre.
Il est donc nécessaire pour l’âme de déployer des efforts soutenus en vue d’affaiblir le pouvoir des ténèbres de la matière, et d’éclairer le corps. Des lors, le corps pourra s’élever avec l’âme, tous deux jouissant de la Lumière Suprême dans le « Holam Haba ».

Or, la Sagesse divine a conçu tout a la fois, l’ensemble des insuffisances inhérentes a la nature humaine et les différents degrés d’élévation nécessaires a quiconque désire s’attacher a D-ieu pour bénéficier de son Bien.
D-ieu ordonna des dispositions et des restrictions exprimées par les commandements positifs et les commandements négatifs de la Thora. Le but de chaque commandement est de donner a l’homme la possibilité de s’élever vers les échelons supérieurs; l’homme annihile les degrés d’insuffisance par l’accomplissement de tel ou tel commandement, ou par l’observation de telle ou telle défense.

L’Éternel éclaire en permanence celui qui désire s’approcher de Lui, ne refusant nullement de pourvoir le Bien.
Quiconque refuserait de s’approcher de Lui manquerait Son illumination, car la perte concerne le récepteur (l’homme) et non le pourvoyeur (D-ieu).
La sagesse suprême décréta que quiconque accomplit les desseins de D-ieu, c’est-a-dire l’ensemble des commandements, se verra par chaque action rapproché d’un degré sur l’échelle des degrés de la Proximité divine. Ainsi il atteindra un des degrés de l’illumination de Sa face, proportionnel a l’effort de rapprochement effectué.

 

LE CORPS VÉHICULE DE L’ÂME

La principale action de l’âme, sa véritable valeur, ne réside ni dans son abstraction ni dans son éloignement du monde matériel, mais au contraire, très précisément, dans son rapport a la matière et au monde créé. Car, c’est seulement au sein du système de relations extrêmement complexe qui unissent l’âme au monde extérieur et au corps qui l’héberge, tout a la fois que l’âme est capable de s’élever a des niveaux bien supérieurs a ceux qu’elle pouvait atteindre en tant qu’essence abstraite, séparée et dans cet état incorporel que l’on appelle « le jardin d’Éden d’en Haut ».
Ce processus d’union de l’âme avec le corps qualifie de « descente de l’âme dans la matière » constitue, dans une certaine perspective, la tragédie profonde de l’âme.
Pourtant, mué par le besoin de descendre afin d’effectuer l’ascension désirée vers des sommets jusqu’ici inconnus, l’âme prend ce risque terrible.

L’âme donne au corps sa force vitale; en retour, le corps lui impose ses capacités, son mode de perception du monde matériel comme du monde immatériel. Ainsi, le corps limité et restreint l’âme; mais il lui donne aussi une forme nouvelle d’existence et un nouveau point de vue, du fait qu’il la met en rapport avec le monde matériel.
C’est ce rapport et les permanentes interactions du corps et de l’âme, qui créent cette entité nouvelle et originale qu’est le MOI: ni corps ni âme, mais état fusionnel du corps et de l’âme.
L’homme est ainsi une créature amphibie, moitié matière moitié esprit, Ce qui l’unifie, c’est la conscience, la conscience de soi révèle l’unité de ses deux éléments constitutifs.

Base sur:Sepher HaZohar HaKadoch.
Derekh Hachem du Ramkhal.
La rose aux treise petales de Adin Steinsaltz

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Lekh-Lekha

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