Hazinou

(Deutéronome 32:1 – 32:52)
  • Le Messianisme


UN CANTIQUE PROPHÉTIQUE

Notre avant dernière Parasha est un cantique prophétique que le plus grand des prophètes notre maître Moise, a composé avant sa mort. 

Ce cantique nous dévoile les péripéties de notre peuple au travers des siècles, la majeure partie de ces événements sont derrière nous, il reste au devant de nous les promesses de délivrance.
Car il est bien évident que la délivrance annoncée concerne l’avenir et non l’époque du Second Temple, ou la prophétie « Nations chantez les louanges de Son peuple »(Deut.32, 43) était loin de s’être réalisée; les peuples a cette époque se moquaient d’Israël, disant: « A quoi travaillent ces juifs misérables ? » (Néhémie 3,34). Aussi les hauts dignitaires juifs qui vivaient a la cour du roi de Babylone étaient soumis a sa tutelle. Dieu ne s’était pas a ce moment « vengé de Ses ennemis », Il n’avait pas « accordé l’expiation a Sa terre et a Son peuple ». (Deut. 32,43)

La réalisation des paroles de ce cantique n’est pas subordonnée au repentir d’Israël: il vient simplement témoigner que nous ferons le mal et que nous nous reprendrons le dessus, que D-ieu d’une part, nous poursuivra de son courroux, mais qu’Il ne nous fera pas disparaître et que, nous prenant en pitié, tirant, par le glaive, vengeance de nos ennemis, Il pardonnera nos pêchés pour l’amour de son Nom.
Ainsi ce cantique parle de la délivrance future; il est plein de grandeur ; il embrasse a la fois le présent, le passé et l’avenir, ce monde-ci et le monde futur.
Ce cantique est une célébration de l’avenir d’Israël, dans tout son éclat, aux temps messianiques.

LE SENS DE L’HISTOIRE

Le monothéisme implique une conception universelle de l’humanité et considère comme une unité l’ensemble des événements et des actes des hommes sur terre. Il donne ainsi un sens a l’Histoire et demeure fidèle a l’idée d’une histoire universelle, composée des multiples histoires particulières des peuples, mais qui maintient a jour le jugement de l’humanité par la providence. Le monothéisme au but messianique est la clef de l’histoire, sans cela l’histoire n’aurait pas de sens. En effet, une histoire universelle sans but final serait semblable a un navire qui vogue a l’aventure, donc un non-sens.
Dans la perspective de la Thora, l’histoire comprend une finalité, elle a un sens cohérent et constitue la réalisation du plan de D-ieu. 

Le peuple d’Israël aspire au « Tikoun » (réparation) total de l’univers, il aspire au pardon purificateur qui ne soit pas seulement au niveau individuel, mais d’un « Tikoun » qui s’étende a la cause même du pêché et cela passe par l’avènement du Messie qui seul est en mesure d’éliminer l’esprit d’impureté ancré dans la création; car son nom précède la création du monde.

Des l’origine les conditions de la rédemption ont été incrustées dans le monde; mais la fin de l’aventure dépend de la spiritualisation de l’univers. La relation de l’homme avec D-ieu n’est pas extérieure a l’histoire c’est au contraire cette progression qui la détermine. Aussi l’achèvement de l’histoire ne dépend pas d’un moment fixé des les origines, mais il se dégage et émerge du développement historique.

ISRAËL ET LES NATIONS

Les empires Grec et Romain; ont brutalement interrompus l’insertion du méta-physique dans le physique en détruisant le Temple de Jérusalem. ils ont usurpé le pouvoir et refermé le monde sur lui-même jusqu’à l’asphyxier et le diriger vers le néant.
En vérité, si Israël a pu résister aux assauts furieux des impérialismes et se renouveler sens cesse c’est qu’il incarnait une force spirituelle métaphysique qui puisait aux sources de l’infini.
C’est grâce a cette relation unique qu’Israël a pu se maintenir dans l’histoire faible mais indestructible. et cela jusqu’à ce que se lève l’aube de l’humanité nouvelle.
La force métaphysique implantée en Israël, lui a permis non seulement de ne pas succomber aux empires, mais de plus contribuer a leur chute tout en œuvrant a la construction du Royaume messianique. 

Les nations, n’envisagent pas qu’il puisse exister un avenir qui ne soit fondé sur la matérialité. Même si des personnes individuelles sont en principe parfaitement capables de dépasser ce point de vue, les nations, elles, ne fondent pas leur existence sur un tel projet.
Leur volonté de puissance, épouse parfaitement les contours de ce monde fini. Rien dans leur conscience collective qui ne soit irréductible a ces limites, nulle trace d’une aspiration a un au-delà de l’être.
Alors que la véritable destination de l’être, l’essence humaine originelle n’est pas un étant accompli, mais une œuvre a accomplir, en devenir. La dimension dynamique d’ouverture sur le méta-physique est essentielle; la figer, ou l’ignorer, c’est arrêter le devenir.
Aucun accroissement, aussi complet et accompli soit-il, de l’infrastructure matérielle n’est susceptible d’assurer le plein développement des potentialités de l’humain.

VERS UN MONDE NOUVEAU

La déficience fondamentale de la Création, qui s’exprime sur le plan individuel par le pêché, sur le plan social et historique par le pouvoir des empires et sur le plan cosmique par l’impureté; n’est pas considérée comme une injustice arbitraire, mais comme une condition pour la maturation d’un monde nouveau.
La présence d’Israël rappelle de par sa liaison avec la transcendance, l’indispensable nécessite de surmonter la vitalité brute des forces physiques afin de les orienter vers leurs destinations spirituelles. Présence messianique pour arracher l’histoire humaine a une finitude qui la conduirait naturellement vers une dégradation et vers la mort. 

La Thora exige que le présent soit un engagement et que le futur ne soit pas envisagé comme un destin, mais comme une création.
Le Messie c’est la réalisation complète de l’Homme, dans l’accroissement de tout ce qui fait la richesse de son fond vital, et plus particulièrement, de ce qu’il a en propre, la faculté de dépasser son être, de vivre non pas replié sur lui-même mais ouvert sur l’Autre.
La faculté de pouvoir s’ouvrir au métaphysique, l’effort d’édification, dans la poursuite inlassable du projet divin qui nous traverse.

La finalité ultime de ce monde c’est la rédemption qui s’ouvre sur le monde-qui-vient dans lequel la vie prendrait un sens nouveau.
Royauté qui tire sa légitimité, non d’une force humaine poussée a l’extrême, mais d’une reconnaissance et d’une acceptation du pouvoir divin accompagnée d’une soumission a l’autorité absolue de la Loi.
Israël, porteur-témoin de la « Mitsva », joue dans l’histoire le rôle d’aiguilleur pour en orienter le sens, et empêche l’univers de s’enliser dans le déterminisme naturel.

Israël n’est pas une nation parmi les nations, mais un peuple dont la vocation est d’être porteur et responsable de la Thora, introduite dans l’histoire afin de l’aiguiller et de l’orienter.
Le divin investit l’histoire et ne la supprime pas, les temps messianiques marquant l’accomplissement de l’idéal dans la réalité des faits.
A la fin des temps, le règne du Messie, assurera le triomphe sur les empires de ce monde par la délivrance d’Israël et l’inauguration du royaume de D-ieu

Basé sur: La voix de la Thora du Rav Elie Munk
et Que la lumière soit de Benjamin Gross

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